La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

dimanche 18 janvier 2015

Clair de lune, Paul Fort [1872-1960]

Paul fort en 1922
Tremble comme un tremble. Contre mon cœur sois un rayon qui tremble doux comme la soie.

D'albâtre et bleuâtre est ma déité. Les lapins folâtrent dans la nuit d'été.

Le perron est pâle. Ta nudité choit dans mes bras, étoile filante sur moi !

Margot, que ton cou glisse avec ta hanche. Les lapins partout lèvent leur queue blanche.

Tout hurluberlue, qui se prend à rire à ces points de mire des flèches de la lune ?

Ballades françaises
choix 1897-1960, Garnier-Flammarion, 1983.

jeudi 1 janvier 2015

Gabriel Albert-Aurier [1865-1892]

Aurier annonçait plusieurs romans, Les Manigances, La Bête qui ment : comme toujours, et comme tous les faiseurs de projets, il se préoccupa de réaliser ses promesses dans l'ordre inverse où il les avait faites. On a retrouvé dans ses papiers un manuscrit intitulé Edwige, mais qu'il avait verbalement débaptisé quelques semaines avant sa mort; nous le publions sous ce titre : Ailleurs. C'est plus qu'une esquisse et moins qu'une œuvre achevée, mais, tel quel, ce petit roman philosophique me semble d'une importance évidente. La fantaisie et l'ironie s'y dressent en des proportions d'épopée : c'est un duel tragi-comique entre la Science et la Poésie, entre l'Idéalité et le Positivisme, conté en un style adéquat au sujet, tantôt bizarrement familier, tantôt mesuré et constellé de belles métaphores.

Ailleurs est encore fort remarquable par les tendances nouvelles et purement idéalistes de l’œuvre. On sent que les chapitres de comédie, qui alternent avec les chapitres de rêve, ne sont là que comme nécessaires repoussoirs, afin de démontrer l'infamie de la réalité et la magnificence du rêve, — et la stupidité de la Science, quand son outrecuidance veut expliquer tout et donner la clef de tout, régenter tout.

Rémy de Gourmont, Notice aux Œuvres posthumes de Gabriel Albert-Aurier - éditions du Mercure de France, Paris, 1893.

Au pays du lièvre de jade